Dans le cadre d’un Congé Solidaire, avec l’association Planète-Urgence, Pauline s’est envolée début Novembre pour Madagascar ; dans l’objectif de participer à l’amélioration du niveau d’expression en français de jeunes en zone rurale. De retour en France, elle revient sur son engagement, et sur sa volonté de participer à une mission de solidarité internationale.

Qu’est-ce qu’un Congé Solidaire ?

L’association Planète-Urgence propose, à des hommes ou femmes de tout âge et de profils divers, de partir sur le terrain aider les populations qui en ont le plus besoin. Des missions de deux semaines qui répondent à un double objectif : contribuer à un projet de développement local et se rendre utile. L’objectif : apporter à des acteurs du développement (coopératives, réseaux éducatifs) les multiples compétences de citoyens aux profils variés en les mettant au service des besoins non couverts par la coopération classique ou par les réponses locales. Les champs d’intervention sont nombreux et se résument en trois grandes thématiques : l’animation socio-éducative, la protection de la biodiversité et le renforcement des capacités des adultes.

Quelles sont les démarches pour participer à une mission de solidarité internationale ?

C’est en parcourant différents sites que j’ai découvert le modèle de Congé Solidaire, créé par Planète-Urgence en 2000. J’ai trouvé le concept tout à fait adapté à ma recherche, je souhaitais m’investir dans un projet sur mon temps libre sans avoir à changer de métier. J’ai tout d’abord postulé en ligne sur deux projets, Planète Urgence m’a répondu favorablement et rapidement, sous réserve que l’association locale accepte également ma candidature. L’association m’a indiqué qu’avant tout envoi de volontaire en mission, une formation de deux jours était dispensée dans leurs locaux pour nous préparer au mieux au départ.

Comment as-tu abordé le sujet du Congé Solidaire avec tes responsables hiérarchiques ?

J’ai tout d’abord évoqué mon souhait de prendre des congés pour ce projet à mon responsable hiérarchique qui m’a immédiatement soutenu et m’a incité à proposer à la Direction d’être mécène. Une fois celui-ci présenté dans sa globalité, la Direction a immédiatement donné son accord pour me soutenir dans cette aventure. Je suis fière de travailler pour une entreprise engagée et solidaire, dont la participation financière a contribué à l’aboutissement de ce projet.   

Comment s’est déroulée ta mission ?

Durant deux semaines, je suis intervenue au sein d’un Centre Local d'Échange Francophone (CLEF) en binôme avec une autre volontaire, auprès de 40 enfants âgés de 9 à 12 ans, afin de les aider à améliorer leur pratique du français (expression orale et écrite). Notre rôle pendant la mission était de déconstruire le mode d’apprentissage « par cœur » des élèves, en proposant différentes activités ludiques et pédagogiques autour du livre et de la lecture. Nous avons articulé toutes nos activités autour des sons, des couleurs, des parties du corps et des verbes d’actions. Les enfants ont ainsi pu apprendre des chansons et des poésies, faire des activités manuelles, mais aussi participer activement à l’oral. Chaque journée était constituée de plusieurs temps forts : expression orale, écrite, activité pédagogique et séance récréative. En près de dix jours, nous avons constaté une belle progression pour tous les élèves, cette mission leur a donné confiance et leur a permis d’être plus à l’aise avec la langue française. 

As-tu été soutenue par l’association sur place ?

Nous avons été très bien prises en charge par l’association avant, pendant et après la mission. A notre arrivée, un membre de Planète-Urgence nous attendait à l’aéroport pour nous mener à la « Maison des Volontaires », qui est le point de chute avant de se rendre sur les différents lieux de mission.  Le lendemain, après un périple de 11h, nous avons découvert le lieu de notre mission, grâce à la conduite experte d’un chauffeur préalablement identifié par l’association. Pendant quinze jours, nous avons pu communiquer avec notre contact local grâce au téléphone qui a été mis à disposition dès notre arrivée, et ce, jusqu’au départ. Sur place, le personnel du lieu où nous étions logées a été accueillant, chaleureux et attentif afin que tout se passe pour le mieux.

Que retiendras-tu de cette expérience ? La recommanderais-tu à des proches ou des collègues ? 

L’engagement des entreprises dans des projets associatifs, permet d’offrir bénévolement les compétences de ses salariés à ceux qui en ont besoin, et ce, dans un cadre organisé. C’est, selon moi, un réel levier de fidélisation pour une entreprise. En effet, les valeurs fortes portées par ce type de projet favorisent le sentiment d’appartenance des collaborateurs et la fierté de faire partie d’une société engagée. Je voulais m'investir depuis longtemps dans une mission de solidarité internationale et je suis très heureuse d’être allée au bout de ce projet, qui plus est, avec le soutien de mon entreprise. C’est une expérience hors norme, riche d’échanges et de partages, pendant laquelle je me suis réellement sentie utile. J'ai pu découvrir un pays d'une autre manière, je n'aurais jamais tant appris en venant pour du tourisme. Je reviens de cette mission un peu changée, j'ai un regard différent sur de nombreuses choses. J'ai gagné en confiance et j’ai appris à développer ma patience et ma pédagogie, qui seront deux qualités transposables dans ma sphère privée et professionnelle. Cette expérience est accessible à quiconque souhaitant s’investir dans une mission de solidarité internationale et ayant la volonté de s’ouvrir aux autres. D’après moi, la motivation, l’envie et le temps sont les clefs de réussite pour ce type de projet, je recommande à tous ceux qui ont cette envie de sauter le pas.